10) Prières préparées
« Comme Jésus était en prière dans un certain lieu, après qu’il eut terminé, il arriva que quelqu’un de ses disciples luit dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean aussi l’a enseigné à ses disciples. » (Luc 11 : 1 Darby)
Les disciples observent leur Maître en train de prier. Après avoir respectueusement attendu qu’il ait fini, ils lui demandent de leur enseigner à prier. La vie de prière de Jésus est stimulante et attirante pour eux !
Qu’aurions-nous répondu à la place de Jésus ? Peut-être nous serions-nous lancés dans un développement sur les conditions de la prière : pour « bien » prier, il faut prier selon la volonté de Dieu, avec foi, en ayant au préalable pardonné à son prochain s’il y a un litige en suspens, avec intelligence, sous la conduite de l’Esprit de Dieu, conformément à ce que Dieu nous dit dans sa Parole, etc. Peut-être aurions-nous évoqué les différents types de prières : la demande, la confession ; l’action de grâce, l’intercession, la louange, etc. Ou bien aurions-nous listé des sujets de prières : pour les autorités, pour l’Église, pour les serviteurs du seigneur, pour les chrétiens persécuté, etc.
Or Jésus répond directement en leur donnant une prière : « Quand vous priez, dites :... » Jésus ne veut certainement pas dire par là que le « Notre Père », selon le nom donné à cette prière soit la seule qu’il veuille que les disciples fassent monter. Mais il n’hésite pas à leur proposer une prière « toute faite »
L’abus dans l’histoire de l’Église des prières répétées – au premier rang desquelles ce « Notre père » - nous a rendus méfiants pour toute prière « préparée » Mais les prières déjà écrites gardent leur utilité – ne serait-ce que comme modèle ou comme source d’inspiration lorsque nous en manquons.
- Ne négligeons pas de prier régulièrement le « Notre père », en pensant chaque expression : c’est quand même la prière que notre Seigneur nous a enseignée !
- Prions un Psaume « … vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce. » (Colossiens 3 : 16 Darby) : c’est l’expression inspirée d’un fidèle que nous pouvons faire nôtre.
- Prions avec des cantiques : beaucoup contiennent des demandes ou des actions de grâces qui peuvent nous guider ensuite vers une prière plus personnelle.
- N’hésitons pas, à l’occasion à prier en nous appropriant des prières rédigées par des chrétiens pieux. Il en existe plusieurs bons recueils. - Plaire au Seigneur
11) Le secret de la prière
"L'Esprit nous est en aide dans notre faiblesse ; car nous ne savons pas ce qu'il faut demander comme il convient ; mais l'Esprit lui-même intercède par des soupire inexprimables." ( Romains 8 : 25 Darby).
Vouloir ce que Dieu veut...Et si c'était cela le secret de la prière ?
C’est ainsi qu’Abraham a prié quand il a intercédé pour Sodome (Genèse 18 : 16-33). C’est Dieu qui prend l’initiative : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? » (v.17). Et alors, Abraham prie.
La prière ne consiste pas à attirer Dieu dans notre volonté, dans nos plans, mais plutôt dans les siens. Vouloir ce que Dieu veut... en un sens, c’est Dieu qui inspire la prière qu’il va exaucer !
Se placer dans la volonté de Dieu est le premier pas de la prière. Or la volonté de Dieu ne diffère pas de ce qu’il révèle de lui-même : « Le juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est juste ? » (v. 25). Et Abraham s’appuie sur cette connaissance d’un caractère pour être assuré que le juste ne sera traité comme le méchant et pour intercéder sur cette base.
Jésus dit : « Si vous demeure en moi et que vous mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et cela vous sera fait pour vous » (Jean 15 : 7. Et encore, « Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai » ( Jean 14 : 14). demander« au nom de Jésus » c’est, loin de la formule rituelle, être assuré que notre demande revêt un caractère en accord avec ce que nous connaissons du Seigneur Jésus. C’est pourquoi l’Esprit m’est en aide pour prier, car qui connaît les choses de Dieu si ce n’est l’Esprit de Dieu ? Il est donc essentiel que nous demeurions en Jésus et que ses paroles demeurent en nous, ce qui est la caractéristique de la communion avec lui.
Souvenons-nous donc que le chemin de la prière est d’abord un chemin d’écoute. Or l’obéissance est fille de l’écoute vraie. Chaque pas fait dans l’obéissance du Seigneur Jésus ouvre le pas suivant et, de cette manière, je reste en communion avec Dieu, je suis dans sa volonté...et ma prière peut s’élever librement vers lui.
Quel encouragement, quand je me place dans la présence de Dieu, de l’entendre et de le voir à l’œuvre ! - Plaire au Seigneur
12) La prière d’Habakuk
“Ô Éternel, j’ai entendu ce que tu as déclaré, et j’ai eu peur. Éternel, ravive ton œuvre au milieu des années […] fais-la connaître. Dans la colère, souviens-toi de la miséricorde!” (Habakuk 3 : 2)
Ce verset est extrait de la prière du prophète qui fait suite aux précédentes déclarations de Dieu qui reproche au peuple ses idoles, sa violence, son orgueil, ses manipulations, son injustice, ses vols… Habakuk y exprime son découragement devant l’état d’Israël. Il interpelle Dieu : “Pourquoi me fais-tu voir l’iniquité, et contemples-tu l’oppression?” (1 : 3). Dieu lui répond alors qu’il va juger son peuple pour son mauvais état en faisant intervenir une puissance voisine, Babylone, connue pour sa cruauté. Le prophète est décontenancé : “Pourquoi […] gardes-tu le silence quand le méchant engloutit celui qui est plus juste que lui?” (1 : 13). Le prophète finit par s’incliner devant la souveraineté de l’Éternel et lui exprime cette prière. L’Éternel auquel il s’adresse est bien celui qui s’est révélé à Moïse en prenant connaissance de la misère de son peuple pour le délivrer (Exode 3 : 7). Aussi, peut-il bien faire appel à sa miséricorde. Il se souvient ensuite de la manifestation divine au Sinaï en évoquant ces lieux précis de “Théman” et “Paran” (Habakuk 3 : 3). Il évoque également plusieurs interventions de Dieu sur la nature : les rivières et la mer changées aux versets 8 et 15. C’est une allusion aux plaies d’Égypte par lesquelles Dieu a délivré son peuple (Exode 7 : 19 ; 14 : 21). Le souvenir de ces délivrances ne l’empêche pourtant pas d’éprouver une très profonde crainte : “Sans bouger je frémis d’attendre le jour de la détresse” (Habakuk 3 : 16, Colombe). Habakuk a en effet conscience des terribles moments que le peuple devra connaître dans son pays, lorsque la nourriture et la prospérité auront disparu (v. 17). Ainsi, les grandes délivrances rappelées dans cette prière encouragent le prophète au milieu de la misère qu’il constate. Il peut dire, malgré sa crainte du jugement de Dieu: “Mais moi, je me réjouirai en l’Éternel, et m’égayerai dans le Dieu de mon salut” (v. 18). Il profite alors, comme à nouveau, de cette relation personnelle avec celui qu’il a appris à connaître. Rien ne l’empêchera de se réjouir. L’expérience de ce prophète nous encourage et nous montre comment nous pouvons réagir face à des circonstances susceptibles d’ébranler notre foi : se rappeler les délivrances que nous avons vécues et les moments privilégiés de nos relations avec Jésus. - Plaire au Seigneur