8) Le baptême

 

1 - Introduction

Les hommes communiquent entre eux par la parole, mais aussi par les gestes. Ces derniers sont aussi porteurs d'un message ; les actes symboliques soutiennent la parole et la complètent.

 

Jésus a institué, pour l'Église, deux gestes porteurs d'un message: le baptême d'eau (Mt 28 : 19; Marc 16 : 16) et la Cène (Matthieu 26:26-28). Ces gestes illustrent, ou symbolisent, de façon visible des réalités spirituelles invisibles.

Dès le début de l'Église, les apôtres ont mis en pratique l'ordre du Seigneur de baptiser tous ceux qui acceptaient la Parole (Actes 2 : 41; Actes 8 : 12 ; Actes 8 : 36-38 ; Actes 10 : 47 ; Actes 16 : 14-15 ;  Actes 16 : 33 ; Actes 18 : 8).

 

 

2 - La signification du baptême

Le verbe "baptiser" vient du grec "baptizô" qui signifie littéralement "plonger, immerger, submerger". Il était employé en particulier pour désigner l'immersion d'un objet, par exemple une étoffe plongée dans de la teinture ou un navire hors d'usage coulé en mer. Ce terme implique que l'Écriture envisage toujours le baptême par immersion.

 

A plusieurs reprises, Jésus-Christ a parlé de sa mort et sa résurrection comme d'un « baptême » (Luc 12 : 50 ; Marc 10 : 38). En effet, il s'est laissé engloutir entièrement par la mort, puis il est revenu à la vie (Jean 10 : 17-18). Les événements de la Passion et de Pâques constituent la réalité historique qui donne tout son sens au baptême d'eau.

 

Le baptême comporte deux phases : l'immersion puis la sortie de l'eau.

Ces gestes symbolisent ce qui s'est passé spirituellement au moment de la nouvelle naissance.

 

L'immersion signifie que le croyant s'est identifié à Christ qui est mort (Romains 6 : 3-4a). Ainsi le converti voit tout son passé coupable englouti avec Jésus-Christ dans la mort et il est lavé de tout péché (Actes 22 : 16 ; 1 Jean 1 : 7). De ce fait, aucune condamnation ne pèse plus sur le croyant (Romains 8 : 1).

 

La sortie de l'eau exprime le fait que le croyant connaît une nouvelle condition et une nouvelle vie en Jésus-Christ (cf. Jean 3 : 3-7) : il est « une nouvelle création » (2 Corinthiens 5 : 17), il est ressuscité avec Christ pour vivre désormais une vie nouvelle (Romains 6 : 4), sans se conformer aux habitudes de ce monde (Romains 12 : 2 ;  6 : 11-13).

 

Ainsi, le baptême exprime de manière visuelle et concentrée ce que la Bible expose de façon doctrinale dans une série de développements répartis tout au long du Nouveau Testament.

Le baptême est accompli au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Mt 28:19), c'est-à-dire, non en vertu de l'autorité de celui qui baptise, mais en vertu de celle de Dieu. Le baptisé doit s'attacher à Dieu et non à un homme (cf. 1 Corinthiens 1 : 11-16).

 

3 - Les conditions à remplir pour être baptisé

La personne qui désire être baptisée doit être un disciple (Matthieu 28 : 19), c'est-à-dire quelqu'un qui croit en Jésus, Fils de Dieu, venu en chair, mort, ressuscité et unique Sauveur. Posséder la foi est une nécessité absolue pour recevoir le baptême « Celui qui croira... », Marc 16 : 16 ; Actes 2 : 38-41 ; « Si tu crois de tout ton cœur... », Actes 8 : 37).

Les baptisés sont toujours des personnes qui ont adhéré personnellement à la foi (Actes 2 : 41; Actes 8 : 36-38 ; etc.). Cela implique que le baptisé a pris une décision personnelle et consciente de suivre Jésus-Christ.

 

4. - Le but du baptême

Le baptême ne produit pas les réalités spirituelles qu'il illustre; c'est le Saint-Esprit qui opère l’œuvre dans le croyant au moment de sa conversion (Tite 3:4-7). C'est pourquoi « celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16 : 16).

 

Le baptême n'est pas indispensable au salut (cf. le cas du brigand en Luc 23 : 41-43); cependant, pour tous ceux qui sont capables de le recevoir, il est une manifestation d'obéissance au Seigneur qui a demandé d'observer "tout" ce qu'il a prescrit (Matthieu 28 : 19; cf. Actes 10 : 48), entre autres le baptême.

 

Le baptême a trois buts principaux :

 

a) Le baptême est un témoignage

Celui qui se fait baptiser confesse par son acte, aux yeux de tous, qu'il croit en Jésus-Christ. Il exprime de façon visible la décision intérieure qu'il a prise de suivre et de servir Jésus-Christ. Un tel témoignage est essentiel (cf. Matthieu 10 : 32, litt.: « quiconque se déclare devant les hommes - c'est-à-dire publiquement - pour moi... » ; Romains 10 : 9). C'est pourquoi le baptisé est souvent invité à confesser sa foi oralement.

Ce témoignage est aussi éminemment utile au croyant lui-même: il représente dans sa vie un point de repère et une aide précieuse pour le jour où surviendrait le doute quant à la certitude de son salut (cf. Galates 3 : 26-27; 1 Timothée 6 : 12).

 

b) Le baptême symbolise des réalités spirituelles

Le baptême est une représentation par gestes des grands faits spirituels qui se sont accomplis dans le croyant au moment de sa nouvelle naissance. Il constitue, de ce fait, l'occasion d'une meilleure compréhension des réalités spirituelles. Il aide à saisir le processus de l'expérience spirituelle qui, sans cela, pourrait rester un peu théorique (voir point 2).

 

c) Le baptême est un engagement dans la voie de la sanctification

Si le baptême illustre les grandes vérités de la nouvelle naissance, il illustre également le principe de la sanctification: le croyant accepte d'être mort avec Christ au péché et au monde (Romains 6 : 2-6 ; Colossiens 2 : 11-12 ; 2 Corinthiens 5 : 15) pour vivre à la ressemblance de Christ (Galates 3 : 27; Galates 2 : 20 ; Galates4 : 19). Celui qui demande le baptême accepte de s'identifier au "petit troupeau" des croyants et s'engage dans la voie de la sanctification.

 

5 - Le moment du baptême

Lors de sa conversion, le croyant a immédiatement été régénéré et incorporé à l'Église par le "baptême du Saint-Esprit" (1 Corinthiens 12 : 13 ; Tite 3 : 5; cf. Éphésiens 1 : 13). Pour les premiers chrétiens, il y avait presque simultanéité entre le « baptême de l'Esprit » et le « baptême d'eau » (Actes 10 : 44-48 ; Actes 8 : 35-38 ; Actes 16 : 14-15).

 

Chronologiquement, l'acte matériel (baptême d'eau) était étroitement lié à la réalité spirituelle (baptême de l'Esprit). Aujourd'hui, il y a parfois un décalage entre le moment de la conversion et celui du baptême d'eau. Cela tient essentiellement à deux facteurs: mise à l'épreuve de la foi du nouveau converti et acquisition de connaissances bibliques. Bien que ces précautions soient bonnes, elles ne doivent pas conduire à une attente démesurément longue jusqu'au baptême.

 

6 - Le baptême des enfants

Le plupart des textes du Nouveau Testament soulignent la nécessité absolue de la foi chez le baptisé. À partir de ce fait primordial, il est évident qu'un nouveau né, ou un petit enfant, ne peut être baptisé, puisqu'il est incapable d'une foi personnelle. Le baptême ne peut être administré qu'à des personnes qui en saisissent le sens et l'acceptent librement. Le baptême des petits enfants n'est, de leur part, ni une profession de foi personnelle, ni un témoignage.

 

Le Nouveau Testament ne présente aucun baptême d'enfant et aucun texte ne justifie cette pratique. Historiquement, il est impossible de démontrer la pratique de baptêmes d'enfants avant la fin du 2e ou du début du 3e siècle.

 

7 - Le baptême de Jean-Baptiste

Ceux qui se faisaient baptiser par Jean-Baptiste démontraient par cet acte qu'ils étaient animés de sentiments de repentance concernant leur vie passée et qu'ils attendaient le Messie et se disposaient à le servir (Actes 19 : 4 ; Marc 1 : 4-5 ; Matthieu 3 : 2,11).

 

Jésus se fit aussi baptiser par Jean-Baptiste (Matthieu 3 : 13-17). Son baptême ne signifiait pas sa repentance car il était sans péché, mais le Seigneur prit ainsi la position du pécheur repentant et s'identifia à lui (cf. 2 Corinthiens 5 : 21).